Conformément à la présentation de nos projets 2009-2010, nous avons acquis une ânesse « multi troupeaux » au mois de mars 2009.
L’appellation « multi troupeaux » signifie que cet animal pourra être mis à disposition d’éleveurs jurassiens victimes d’attaques récurrentes de prédateurs. Il en va de même du chien que nous avons gardé de la portée de l’an dernier. Depuis un an, il suit le protocole éducatif propre à sa fonction.
Caroline (l’ânesse) et Domino (le Patou) sont donc deux précieux auxiliaires que le PGPJ met à disposition d’éleveurs, à titre gracieux, en cas de besoin.
A l’instar de l’éducation prodiguée aux chiens, celle de l’âne doit aboutir aux mêmes effets (intégration au troupeau et défense contre les prédateurs).
Lors de notre prospection, nous avons cherché des éleveurs ayant à la fois des ânes et des moutons. Ainsi, Caroline, qui a deux ans, est née sur une exploitation ovine et a très tôt côtoyé les moutons. Cet aspect est très important si l’on souhaite que l’intégration dans un troupeau soit réussie. Nous avons donc testé l’ânesse dans un parc avec de jeunes agnelles et tout s’est très bien passé. Pour évaluer ses réactions, nous avons ensuite introduit un chien dans le parc et l’ânesse à très bien réagi en se montrant agressive à l’encontre du canidé.
Notre souhait d’acquérir un âne fait suite aux discussions que nous avions eues avec l’éleveuse de Mirebel (Jura) l’an dernier, dont le troupeau a été victime d’attaques de lynx.
A l’époque, il n’avait pas été possible de placer de chien temporairement et, parmi les moyens de protection proposés, l’éleveuse penchait davantage pour un âne.
Nous avons maintenu des relations durant l’hiver, glané des renseignements auprès des agriculteurs possédant des ânes et repris contact avec l’éleveuse au printemps, avant la sortie des moutons dans les parcs. Ceci a abouti à la mise en place de l’ânesse, dans le troupeau de Mirebel, le 2 mai dernier. Depuis l’intégration de Caroline, tout se passe bien.
N’oublions pas que l’an dernier la situation était pour le moins « tendue » en raison des attaques à répétition sur le troupeau. Le PGPJ a néanmoins toujours œuvré (rencontres avec l’éleveuse, propositions de moyens de protection, affûts nocturnes près des parcs, concertation avec les différents acteurs concernés…) pour qu’une solution adaptée apaise le climat et aboutisse à notre objectif phare : contribuer à la cohabitation éleveurs – grands prédateurs.
Dans cette optique, il est important de souligner que l’autorisation de prélèvement du lynx accordée l’an dernier n’est pas maintenue.