Dernièrement la presse régionale a fait état d’attaques de lynx à Cézia, en Petite montagne (Cf Le Progrès du 14 mars 2012).
Suite à ces évènements et à d’autres survenus au cours de l’hiver dans un autre secteur de la Petite montagne, le PGPJ a sollicité les services de l’Etat afin de provoquer une rencontre entre les différents acteurs de la problématique.
Cette réunion s’est tenue le 5 avril dernier à la préfecture de Lons-Le-Saunier en présence des services de l’Etat, des organisations agricoles, du service départemental de l’ ONCFS et du PGPJ.
Au cours de ces échanges, nous avons notamment évoqué les actions menées à Cézia chez l’éleveur concerné que nous connaissons bien et qui est adhérent au PGP.
Dans cette exploitation, la cause des attaques est très claire comme l’a expliqué l’éleveur dans les médias (presse écrite et journal télévisé) : il a été obligé de se séparer d’un de ses chiens de protection. En effet, sous la pression du voisinage (accompagnées de menaces visant la chienne), l’éleveur nous a demandé l’été dernier de trouver une famille d’accueil à son animal car il craignait pour sa vie. Le PGPJ a donc procédé au transfert de la chienne en juin 2011. Le tort du chien de protection? : faire son travail en aboyant la nuit quand son troupeau était menacé…
Avec cette chienne, puis l’arrivée d’un nouveau chien pour protéger ses deux bergeries, l’éleveur n’avait jamais eu à déplorer la moindre attaque.
A présent, il n’a plus qu’un chien pour deux bâtiments avec le résultat qui en découle…
A sa demande, depuis le début des attaques, nous sommes allés 8 fois sur place pour lui apporter et mettre en place des systèmes d’effarouchement et de protection (Flexinettes) ainsi qu’un piège photographique pour identifier le prédateur, mais depuis notre étude réalisée l’an passé (cf en page d’accueil), il a été démontré que le Patou reste le meilleur moyen de protection pour les troupeaux.
Pour se prémunir de nouvelles attaques, l’éleveur a émis le souhait légitime de retrouver rapidement un second chien. Nous avons transmis sa demande aux services de l’Etat et procèderons à la mise en place et au suivi de l’animal dès qu’un accord sera donné. Néanmoins l’arrivée d’un nouveau chien devra obligatoirement être accompagnée de la communication nécessaire pour ne pas connaitre le même épilogue car ce cas n’est malheureusement pas isolé.
Dans de nombreux secteurs, la présence de chiens de protection n’est pas toujours bien vue par les riverains (voisins, chasseurs…). Elle est pourtant indispensable aux éleveurs dans les zones de présence des grands prédateurs et il reste encore beaucoup d’efforts à réaliser en matière de communication pour faire comprendre cela à l’ensemble de la population.
Il n’est pas inutile de rappeler l’importance des éleveurs qui participent à la sauvegarde de la biodiversité en maintenant des milieux ouverts.
Nous nous rendrons très prochainement sur les exploitations touchées par les récentes attaques de lynx, en compagnie des services de l’Etat, pour définir les besoins et les moyens de protection à mettre en œuvre.
La prédation du lynx sur les troupeaux ovins n’est pas une fatalité, nous l’avons démontré à de nombreuses reprises. S’il y a une volonté politique d’aboutir à une cohabitation durable entre la présence du félin et l’élevage ovin, nous avons les moyens techniques et humains d’y parvenir.